Splendora ♔ Trois consonnes, quatre voyelles et un seul sens : je t’aime.

Opaline Splendora Sullivan a vu le jour pendant la nuit du 15 au 16 Octobre de l'année 1928. Les temps étaient durs, mais le bébé fut attendue avec impatience et une fois arrivée, se parents ne la lâchèrent plus d'une semelle. Issue d'une famille extrêmement riche grâce a son père, Splendora n'a jamais manqué de rien, ni dans son enfance, ni dans son adolescence. Petite, elle a été choyée, gâtée et aimée, comme n'importe qu'elle enfant de son âge. Elle a appris à marcher, à lire et à écrire. L'année de ses quatre ans, elle entame même des cours de danse classique et de piano. Michael et Diana, ses parents, mettent tout en oeuvre pour que leur seule et unique fille réussisse dans la vie et ait les meilleurs chances pour ensuite avoir une bonne situation une fois adulte. Mais voilà, il y a un bémol: Il y en a toujours un. La guerre. Elle s'étend, ruine tout sur son passage et fait des milliers de morts. Les hommes sont envoyés au combat de plus en plus jeunes et Splendora voit finalement son père partir pour servir son Pays. Parce que oui, peu importe la classe sociale, tous les jeunes hommes en bonnes santé doivent se battre, que ce soit au front ou ailleurs. Splendora avait quinze ans lorsqu'il l'a serré dans ses bras pour la dernière fois. C'est l'année de ses dix sept ans, soit deux ans plus tard et un an avant la fin de la guerre, qu'elle appris que Michael avait perdu la vie. Mauvais endroit au mauvais moment, à ce qu'on lui avait dit. Après cela, les malheurs ne finirent pas de s'abattre sur elle et sa famille. Sa mère, Diana, le coeur brisé et l'âme en peine, refuse de sortir de sa chambre, ne mange même plus. Faible et déboussolée, elle tombe malade. Malgré tous les efforts de sa fille, la maladie eut raison d'elle et l'emporte, quelques mois plus tard. Splendora se retrouve donc seule et n'a d'autre choix que d'aller vivre chez ses grands parents, parents de son père, qui vivent bien protégés a quelque heures de chez elle.

Mais voilà, Splendora est l'ombre d'elle même en arrivant sur place. La guerre lui a tout pris, sa mère, son père, sa maison, ses rêves. Il ne lui reste plus que le semblant de famille et ses larmes. Cette jeune femme d'ordinaire si joyeuse et pleine de vie, qui a appris a parler deux langues grâce a sa mère qui avait de la famille en France, qui n'aspirait qu'à chanter et devenir quelqu'un plus tard, ne sourie même plus. Ses grands parents la poussent a changer et la remettent sur les rails du mieux qu'ils peuvent, tout en restant très stricts. Leur manière d'éduquer n'a rien a voir avec celle de ses parents et Splendora s'habitue difficilement, mais elle essaie. Une fois la guerre terminée, elle voit le monde autour d'elle changer, mais d'une meilleure manière. Du moins, c'est ce qu'elle espère sur le long terme. Puis, deux ans plus tard, alors qu'elle est âgée de dix neuf ans, ses grands parents lui annoncent qu'ils veulent la fiancer à un homme dont la famille a un niveau de vie très aisée. Au début, Splendora ne comprends pas et essaie de refuser, de les faire renoncer a cet engagement...Avant d'apprendre que ses grands parents ont perdu énormément d'argent pendant la guerre. Comme beaucoup, apparemment. Et, étant a deux doigts d'être a la rue et la risée des autres bourgeois du quartier, ils la prièrent d'accepter sans rechigner. Splendora ferma les yeux et dit simplement oui. Après tout, ses grands parents l'avaient recueillie et aidée. Et doucement, la jeune femme se fit a cette idée, reprenant petit a petit gout a la vie, essayant de se reconstruire. Le mariage devait avoir lieu quelques mois plus tard, une fois qu'elle aurait eu vingt ans.

Mais entre temps, Splendora tombe amoureuse. Éperdument amoureuse, même. Il est un peu plus vieux qu'elle et lui, a survécu a la guerre. Il a vu, fait des choses qu'il lui raconte le jour même de leur rencontre, faite tout simplement devant la vitrine d'un magasin de vêtements. Et il la fascine complètement. Il n'est pas particulièrement riche, ne possède pas grand chose et ne parle pas vraiment de sa famille, mais seigneur, qu'est-ce qu'il lui plait! Elle lui parle de son désir de devenir chanteuse depuis qu'elle est gamine et il lui répond en riant de ne pas hésiter. Mais elle lui dit que hélas, ce n'est pas une voie que sa famille veut qu'elle emprunte. Il lui murmure que la liberté, de pouvoir choisir ce que l'ont veut être et faire devrait être une priorité, parce que c'est important. Là, Splendora sait que cet homme est fait pour elle et vice versa.

Puis elle se souvient qu'elle est fiancée, que son mariage aura lieu sous peu et que jamais elle ne pourra être avec cet homme. Alors elle essaie de ne pas le croiser, de l'oublier. Plus facile a dire qu'à faire, sachant que lui se fiche éperdument qu'elle soit prise ou non. Ils s'aiment et c'est tout. Et voilà où en est Splendora aujourd'hui, devant le plus gros dilemme de sa pauvre vie. Soit elle se marie et fait la fierté de ses grand parents, honore ce qui lui reste de famille...Soit elle leur tourne le dos et prend la chance d'être heureuse que le destin lui tend. Que faire?!